Chypre : Itinéraires culturels. Le cas de Stroumbi. Κύπρος : Πολιτιστικές διαδρομές, το παράδειγμα του Στρουμπιού.

De nombreux itinéraires ont été reconnus et balisés par l’Office du Tourisme de Chypre, notamment au cœur de l’île, le Troodos, et dans la réserve naturelle d’Akamas. Cette activité se marie avec bonheur aux hébergements d’agrotourisme.
Le Troodos est couvert de riches forêts où les passionnés peuvent connaitre la flore locale. La réserve naturelle d’Akamas offre un paysage de maquis méditerranéen avec la mer en toile de fond. Ces deux régions peuvent aussi être parcourues en VTT ou même à cheval !
Chypre dispose également d’un sentier de randonnée européen. Il s’agit du sentier E4, qui va de Gibraltar à Chypre. Il traverse justement le Troodos, la péninsule d’Akamas et toute la campagne chypriote. L’histoire des Itinéraires Culturels européens remonte à 1987 et un programme spécifique du Conseil de l’Europe, suivi de la création de l’Institut européen des Itinéraires Culturels (installé à Luxembourg). Le règlement de l’Institut oblige le porteur de projet à respecter la Convention culturelle européenne, c’est-à-dire qu’il doit mettre en valeur aussi bien les dimensions historique et patrimoniale que sociologique, culturelle et touristique. Le Conseil de l’Europe a créé ce programme en 1987 suite à des concertations sur la manière d’occuper les nouveaux temps libres des Européens (RTT et retraite). L’institution souhaitait que les citoyens voyagent et partagent des racines communes, dans la réalité de la dimension historique. L’itinéraire E4 débute donc à Gibraltar, traverse l’Espagne, la France, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Bulgarie, la Grèce continentale et la Crète. Il arrive ensuite à Chypre. L’itinéraire joint les deux aéroports de l’île, Larnaca et Paphos, en traversant la montagne du Troodos et la péninsule d’Akamas, le long des régions avec un grand intérêt, écologique, historique, culturel, archéologique et scientifique. Chypre, située au carrefour de trois continents, l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a subi des influences de civilisations diverses et variés et a énormément d’atouts à faire valoir. Avant de venir à notre sujet principal, rappelons qu’il existe à Chypre 73 autres sentiers s’étendant sur 300 km. Deux de ces sentiers sont équipés pour les personnes à mobilité réduite.
Dans le sillage de cette tendance, le village de Stroumbi a décidé de promouvoir son patrimoine culturel, archéologique et naturel par le biais de la création d’itinéraires culturels. Stroumbi est un gros bourg (pour les dimensions de Chypre bien entendu) avec actuellement un peu moins de 1 000 habitants. Il est idéalement situé, sur les premières collines verdoyantes, à mi-distance entre les deux principales villes de la région de Paphos, la ville éponyme et celle de Chrysohous – à 15 kilomètres environ de chacune d’elles – sur l’axe routier central de la région.
Les trouvailles archéologiques font remonter son histoire à l’époque du néolithique. Depuis cette époque, l’espace qu’occupe le village a toujours été habité, comme en témoignent les nombreuses ruines de chapelles dans la campagne alentour (témoins d’un habitat éclaté). Le village apparait également sur les cartes du Moyen âge avec le nom de Stronbi. Louis de Mas Latrie, historien français ayant mené de recherches sur l’époque franque de Chypre – 1192 à 1489 – en fait également état en tant que fief privé de cette époque.
La nature autour du village est belle et généreuse. On y cultive principalement la vigne, l’olivier, l’amandier, le pommier amis aussi les agrumes.
Le village actuel est situé à environ un kilomètre du village d’origine, qui fut détruit presque totalement par un tremblement de terre. Cela s’est passé en 1953 (il y a eu notamment, outre les destructions matérielles, 13 morts). Les autorités britanniques (Chypre faisait à l’époque partie de l’Empire britannique) ont décidé de transférer le village un peu plus bas. Néanmoins, les rivalités entre les familles riches de l’ancien village et les nouvelles familles émergeantes, ont conduit certains habitants à demeurer volontairement dans l’ancien village. Pendant longtemps, c’est-à-dire jusqu’aux années 2000, le village était coupé en deux, avec deux conseils communaux, deux écoles, deux églises, deux prêtres…Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Le projet d’itinéraires culturels a été initié par le Conseil régional de Paphos et cofinancé à hauteur de 45% par ce même Conseil, autant par le Fond européen de développement agricole et le restant par le Conseil communal de Stroumbi. La réalisation rentre dans le cadre du développement de nouveaux projets d’aménagement, favorisant les régions agricoles. Il s’agit d’une volonté de la commune de mettre en avant ses atouts, de se faire connaitre et d’attirer l’attention sur les possibilités qu’offrent les campagnes chypriotes, afin d’y maintenir une activité économique au profit de toute la communauté. Le responsable du projet de Stroumbi est Andreas Papayiannis, un architecte natif du village, qui, après avoir fait des études et travaillé longtemps en Allemagne, est retourné au village, où il poursuit ses activités. A travers quatre itinéraires culturels, à savoir : Bacchus, Dionysos, Sainte Marina et Tulipe, et 24 points balisés, l’histoire millénaire du village ainsi que sa vie et ses productions et activités actuelles sont mises en avant.
Les quatre itinéraires ont été dessinés de manière à permettre au piéton ou au cycliste de voir cette richesse naturelle, les paysages grandioses et sauvages ou les terres cultivées ainsi que les différents monuments du village, avec notamment un passage dans les ruelles de l’ancien village de Stroumbi (le village d’en haut, comme on disait en opposition au village d’en bas – le nouveau village), avec ses maisons traditionnelles restaurés et bien entretenues.
Les activités des habitants au fil des saisons sont aussi mises en valeur avec ces itinéraires. C’est l’exemple de la culture de la vigne et de la production du vin. Il faut se rappeler que la production du vin remonte à Chypre à 2000 avant J.-C. Les vins chypriotes figurent parmi les plus vieux du monde. Les Pharaons d’Egypte en commandaient et leur qualité était renommée chez les Grecs et les Romains. Actuellement Stroumbi accueille une de plus grandes caves coopératives de Chypre – Kamanterena – où l’on produit de vins issus des cépages de la région. Ce n’est donc pas un hasard si les habitants de Stroumbi ont instauré une fête annuelle, qui a lieu sur trois jours durant le dernier week-end du mois d’août, dédié au raisin et à ses dérivés, vin, palouzes, soutzoukos etc. Le festival est appelé Dionysia et je me demande s’il ne fait pas suite aux fêtes païennes de l’antiquité. En tous cas, il est dédié au dieu du vin Dionysos !
Le festival Dionysia accueille, en plus de la fête populaire, de nombreuses expositions de la production artisanale locale et de la production agricole du village. Chaque année la tradition populaire est également mise en valeur avec l’exposition d’objets du quotidien de la vie d’il y a quelques décennies.
Comme j’ai utilisé deux termes spécifiques à la cuisine chypriote, le palouzes et le soutzoukos, je ne résiste pas à la tentation de partager avec vous ces recettes. La préparation du palouzes se déroule en deux étapes. La première étape est la fabrication de la mixture. Le jus est extrait de raisins. Il est placé dans un grand chaudron en bronze appelé chartzin et cuit à feu doux. Au fur et à mesure, les impuretés à la surface sont enlevées. Une fois le jus parfaitement limpide, il doit être laissé refroidir. De la farine est alors ajoutée, tout en remuant et chauffant le mélange. Quand il est à bonne consistance, il doit être retiré du feu. On peut y ajouter suivant le goût et le parfum souhaités, de l’eau de rose et un brin de romarin.
Une fois le palouzes prêt, on peut le déguster tel qu’il est ou alors préparer le soutzoukos. Il s’agit d’un enfilement d’amandes mais en général à Stroumbi on utilise les amandes. Les amandes sont plongées dans le palouzes enfilés sur des fils d’environ 2 ou 3 mètres de longueur, jusqu’à ce qu’ils soient complètement couverts. Ce processus est répété plusieurs fois (habituellement trois fois) jusqu’à ce que les soutzoukos aient l’épaisseur désirée. Les cordes de soutzoukos sont alors laissées à sécher pendant 5-6 jours. Ils sont alors prêts pour la consommation ou le stockage, quoique certains aiment manger des soutzoukos frais (c’est, soit dit en passant, ce que je préfère personnellement).

Une autre particularité de la région est la présence de la tulipe sauvage qui fleurit durant le printemps. Il s’agit de la Tulipa agenensis, plante endémique de la région qui va de Stroumbi au village de Polemi. Au moment de la floraison, des champs entiers en sont recouverts.
De plus, le passant ou le visiteur a l’occasion de voir sur pratiquement tous les murs courant le long de la route qui traverse le village de part en part, une autre forme d’art. Les fresques et les peintures d’un artiste natif du village et y ayant installé son atelier, Charalambos Epaminondas. Il y présente la vie du village mais également sa nature et son histoire.

Charalambos Petinos, historien
Photos : Conseil communal de Stroumbi
Des brochures, un livre et un DVD sont édités. Le Conseil communal du village en dispose.

Κύπρος : Πολιτιστικές διαδρομές, το παράδειγμα του Στρουμπιού.

Ο Κυπριακός Οργανισμός Τουρισμού έχει οριοθετήσει πολλές διαδρομές, ιδιαίτερα στην καρδιά του νησιού στο Τρόοδος και στον Ακάμα. Αυτό συμβαδίζει και με τον αγροτουρισμό. Το Τρόοδος είναι σκεπασμένο με δάση και ο Ακάμας έχει μεσογειακή βλάστηση. Και στις δυο περιοχές η ποδηλασία ή η ιππασία είναι δυνατές.
Η Κύπρος περιλαμβάνεται επίσης στο ευρωπαϊκό πολιτιστικό δρομολόγιο Ε4, το οποίο ξεκινά από το Γιβραλτάρ και καταλήγει στην Κύπρο, διασταυρώνοντας την Ισπανία, τη Γαλλία, την Ελβετία, τη Γερμανία, την Αυστρία, την Ουγγαρία, την Βουλγαρία και την Ελλάδα, περιλαμβανομένης και της Κρήτης. Ο θεσμός των ευρωπαϊκών πολιτιστικών διαδρομών ξεκίνησε το 1987 από απόφαση του Συμβουλίου της Ευρώπης και στοχεύει στην αξιοποίηση της κληρονομιάς μας στον ιστορικό, αρχαιολογικό, πολιτιστικό, κοινωνικό και τουριστικό τομέα. Αξίζει να σημειωθεί ότι πέραν από τα προαναφερθέντα δρομολόγια η Κύπρος διαθέτει άλλες 73 διαδρομές που καλύπτουν 300 χιλιόμετρα.
Μέσα σ΄αυτό το πλαίσιο το Στρουμπί αποφάσισε να δημιουργήσει τέσσερεις πολιτιστικές διαδρομές για να αναδείξει τη ζωή και την ιστορία του χωριού.
Το έργο υλοποιήθηκε από την Επαρχιακή Διοίκηση Πάφου, η οποία το χρηματοδότησε σε επίπεδο 45%. Το Ευρωπαϊκό Γεωργικό Ταμείο Αγροτικής Ανάπτυξης χρηματοδότησε το έργο κατά 45% και το Κοινοτικό Συμβούλιο του χωριού τα υπόλοιπα 10%. Υπεύθυνος του έργου είναι ο Ανδρέας Παπαγιάννης, αρχιτέκτονας που κατάγεται από το Στρουμπί και ο οποίος μετά από τις σπουδές του και εργασία ορισμένων χρόνων στη Γερμανία επέστρεψε στο χωριό του όπου και δραστηριοποιείται επαγγελματικά. Μέσω τεσσάρων πολιτιστικών διαδρομών, Διόνυσος, Βάκχος, Αγία Μαρίνα και Τουλίπα, τα οποία περιλαμβάνουν 24 σημεία αναφοράς, παρουσιάζεται η ζωή και η ιστορία του χωριού.
Το Στρουμπί είναι ένα κεφαλοχώρι, για τα δεδομένα της Κύπρου, με λίγο πιο κάτω από 1 000 κατοίκους σήμερα. Βρίσκεται σε ιδανικό χώρο, στους πρώτους λόφους της Πάφου, σε ίση απόσταση – περίπου 15 χιλιομέτρων – από τις δυο μεγάλες πόλεις της επαρχίας, την Πάφο και την Πόλη της Χρυσοχούς.
Τα αρχαιολογικά ευρήματα ανεβάζουν την ιστορία του στην νεολιθική περίοδο. Παράλληλα, η ύπαρξη ερειπωμένων ναών μαρτυρεί τη συνεχή κατοίκηση της περιοχής, ενώ το όνομα του χωριού εμφανίζεται και στους πρώτους μεσαιωνικούς χάρτες της Κύπρου.
Η φύση γύρω από το χωριό είναι πλούσια και όμορφη, με κύριες καλλιέργειες αυτή του αμπελιού, της ελιάς, της αμυγδαλιάς, της μηλιάς και των εσπεριδοειδών.
Το σημερινό χωριό βρίσκεται σε απόσταση ενός χιλιομέτρου από το αρχικό χωριό το οποίο καταστράφηκε σχεδόν ολοκληρωτικά από σεισμό το 1953. Στο σεισμό αυτό βρήκαν το θάνατο 13 άτομα. Οι Βρετανικές αποικιοκρατικές Αρχές αποφάσισαν τη μεταφορά του χωριού σε άλλο σημείο πιο κάτω από το αρχικό. Εντούτοις, ορισμένες πλούσιες οικογένειες αντιτάχθηκαν στη μεταφορά του λόγω αντιπαραθέσεων με άλλες οικογένειες, και συνέχισαν οικιοθελώς να ζουν στο παλιό χωριό. Για μεγάλο χρονικό διάστημα, το χωριό ήταν χωρισμένο στα δυο, με δύο Κοινοτικά Συμβούλια, δυο σχολεία, δυο εκκλησίες, δυο παπάδες… Η ενοποίηση έγινε πριν λίγα χρόνια.
H φύση και οι δραστηριότητες των κατοίκων του χωριού βρίσκονται στο επίκεντρο των τεσσάρων πολιτιστικών διαδρομών. Ένα απτό παράδειγμα είναι αυτό της αμπελοκαλλιέργειας και της παραγωγής κρασιού. Γνωρίζουμε ότι η παραγωγή κρασιού στην Κύπρο χρονολογείται από το 2 000 προ Χριστού και ότι το κυπριακό κρασί ήταν φημισμένο τόσο στην Αίγυπτο όσο και στην αρχαία Ελλάδα και στη Ρώμη. Σήμερα το χωριό φιλοξενεί μια από τις σημαντικότερες οινοβιομηχανίες της Κύπρου, την Καμαντέρενα, η οποία παράγει κρασιά από τις ποικιλίες σταφυλιών της περιοχής. Δεν είναι επίσης τυχαίο το γεγονός ότι το Στρουμπί διοργανώνει κάθε χρόνο, το τελευταίο Σαββατοκύριακο του Αυγούστου, το φεστιβάλ Διονύσια, αφιερωμένο στο σταφύλι και στα προϊόντα που προέρχονται από αυτό. Το φεστιβάλ ονομάζεται Διονύσια και διερωτώμαι αν αποτελεί συνέχεια των παγανιστικών γιορτών της αρχαιότητας. Εν πάση περιπτώσει, είναι αφιερωμένο στο θεό του κρασιού το Διόνυσο. Κατά τη διάρκεια του φεστιβάλ, πέραν από τη γιορτή, παρουσιάζονται διάφορες εκθέσεις λαϊκής τέχνης και προϊόντων της περιοχής καθώς και αντικειμένων της καθημερινής ζωής των κατοίκων της περιοχής κατά τις δεκαετίες που πέρασαν.
Άλλο χαρακτηριστικό της περιοχής είναι η παρουσία της τουλίπας στο χώρο μεταξύ των χωριών Στρουμπί και Πολέμι. Όταν ανθίζει την Άνοιξη, ολόκληρα χωράφια είναι κατακόκκινα από το χρώμα της.
Ακόμη και ο δρόμος που διασχίζει από άκρη σε άκρη το χωριό, αποτελεί πίνακα καλλιτεχνικής έκφρασης. Ο ζωγράφος Χαράλαμπος Επαμεινώνδας, ο οποίος κατάγεται και ζει στο Στρουμπί χρησιμοποίησε τους τείχους στήριξης του δρόμου σαν τεράστιο πίνακα ζωγραφικής όπου απεικόνισε σκηνές από τη ζωή των κατοίκων του χωριού και από τη φύση που το περιτριγυρίζει.

Χαράλαμπος Πετεινός, ιστορικός
Φωτογραφίες : Κοινοτικό Συμβούλιο Στρουμπιού
Πληροφοριακό υλικό διατίθεται στο Κοινοτικό Κέντρο Στρουμπιού

Πηγή: http://diaspora-grecque.com